Dogo argentin : Les origines du dogue argentin

Le Dogo argentin, ou Dogue argentin est un chien très populaire en France depuis son importation dans les années 1970 en Europe. C’est une race de chien fabriquée de toutes pièces par le docteur Antonio Norès Martinez qui a rédigé un cahier des charges très précis du standard de la race en 1928 alors qu’il n’était âgé que de 21 ans.

Qui a inventé le dogue argentin ?

Antonio Norès Martinez nait le 18 novembre 1907 à Cordoba en Argentine dans une famille de notables. Son grand-père, Narciso Norès Del Viso, venait de Martin en Galice en Espagne et est arrivé en Amérique du Sud au début du XIXe siècle.

Il s’établit à Cordoba et épouse Manuela Bas qui lui donnera 8 enfants. Tous ses enfants firent de hautes études en droit, médecine ou lettres. Le père d’Antonio, médecin-chirurgien de renom fut le recteur de l’université de Cordoba. La mère d’Antonio, Isabel Martinez Berrotaran était née dans une famille de grands propriétaires fonciers, mais également de politiciens, juristes et hommes de lettres. D’origine espagnole, ils étaient implantés à Cordoba depuis bien longtemps. Les familles d’Antonio et Isabel faisaient partie des principaux éleveurs de chiens de combat à Cordoba.

La génèse du dogue argentin

Antonio Norès Martinez n’était qu’un enfant, quand il assista avec émotions à plusieurs combats de chiens, ces expériences le marquèrent, et il débuta très jeune, la sélection qui devait un jour lui permettre d’atteindre ses objectifs.

Il fut probablement aidé à l’époque par son père, un expert en génétique, et par ses oncles qui avaient une bonne expérience en chiens de combat.

À seulement 21 ans, il a déjà rédigé le standard de la race. Passionné de chasse et de combat, il rêve d’un chien performant pour la chasse au gros gibier, qui n’existait pas à l’époque dans ce domaine. Le cahier des charges est très précis, la race doit rassembler les meilleures qualités du chien de combat de Cordoba mais supérieur en taille et force physique pour être capable de chasser seul ou en meute, les prédateurs de la Sierra comme les sangliers, les pécaris ou les pumas.

Le futur dogue ardentin doit être :

  • courageux,
  • peu aboyeur,
  • rapide,
  • s’adapter aux différents terrains,
  • déterminé,
  • doté d’un excellent flair indispensable pour un chasseur et tenace face à ses proies.

La couleur blanche n’est pas le fruit du hasard, elle permet au chien d’être repéré et de ne pas être confondu avec le gibier. Si la chasse était prioritaire pour Antonio Norez Martinez, il n’a pas exclu que le dogue soit un chien de garde et de compagnie.

Comment s’est développé le dogue argentin ?

Le créateur de la race sera épaulé par son frère qui reprendra le flambeau à sa mort lors d’une partie de chasse en 1956. Grâce à ses écrits, nous savons qu’il a pris pour base le chien Perro de Péléa qui a pour ancêtres des molosses européens, ce chien mal défini génétiquement était apprécié pour son ardeur au combat.

Il va le croiser ensuite peu à peu avec d’autres races. La race recréée à la suite à ces croisements ne sera toutefois pas homogène et deux types de famille en ressortiront. La première famille appelée Auracana de chiens blancs à laquelle succédera la deuxième famille appelée Guarani. Il existe encore de nos jours, en Argentine, en fonction des régions des types différents de chiens de chasse ou de compagnie.

Quelles sont les races utilisées pour créer le dogo argentino

Les races canines utilisées par Antonio Nores Martinez pour la création de la race sont :

  • Le Perro péléa de Cordobes : Cette race éteinte était un chien croisé Mastiff anglais, bull-terrier, bulldog et boxer. Ce chien combatif et résistant avait un mental à toute épreuve.
  • Le Bull-terrier : Chien de combat, il permit de renforcer la mâchoire du dogue et apporta sa robe blanche
  • Le mâtin des Pyrénées : Ce chien haut et imposant permit de conserver la taille désirée. Sa robe blanche était indispensable à la race pour la chasse aux sangliers.

Les races utilisées par Augustin Norès Martines, le frère de Antonio sont :

  • Le dogue allemand : Sa taille haute lui donne de la prestance et il contribua à améliorer l’aspect de la tête.
  • Le pointer : Chien de chasse d’arrêt très athlétique, présent en Argentine, fut sélectionné grâce à une truffe très développée. Excellent odorat, il ne flaire pas au sol, mais au vent, un atout pour sentir le puma sautant d’autre en arbre. Très résistant aux intempéries, il a très bon caractère.
  • L’Irish wolfhound : Chien rustique et chasseur de loups il apporta 2 qualités pour attraper le sanglier ou le puma en fuite, puis l’attraper, le courage et la rapidité.
  • Le dogue de Bordeaux : massif, puissant, très musclé et trapu, il permit de renforcer la mandibule et d’obtenir une tête plus imposante.
  • Le mastiff : calmes, courageux et robustes, les sujets utilisés étaient de couleur claire.
  • Le boxer : Chien énergique, brave, vif, il fut utilisé pour rendre le dogue plus obéissant et sociable.

Pourquoi le dogue argentin est-il blanc ?

Le Dogo a été conçu de couleur blanche pour le différencier du gibier, malheureusement cela cause des problèmes de surdité. Les cas ne sont pas fréquents, mais pas rares. La surdité chez le chien dont le fond de robe est blanc comme par exemple le Bull-terrier connait un pourcentage incontestable de surdité héréditaire par insuffisance de pigment au niveau de l’oreille interne.

La reconnaissance officielle du dogue argentin

En 1947, Antonio Norez Martinez, seul créateur de la race, présenta Ana, son meilleur chien au club de Cazadorez, le club des chasseurs à Buenos Aires.

Les chasseurs furent conquis. Lors de cette réunion, il prononça son célèbre discours, remerciant tous ceux qui l’avaient aidé à réaliser ce projet. Le standard du Dogue argentin fut publié dans la revue de chasse « Diane« .

Les travaux d’Antonio et son frère Augustin, ne seront officiellement reconnus par la société canine argentine qu’en 1964. C’est à cette date que Augustin, crée le club de Dogues argentins.

La reconnaissance de la race par la FCI Fédération cynologique internationale interviendra en 1973, époque à laquelle le Dogo arrive en Europe, de façon discrète, via l’Allemagne. Puis 2 années plus tard, il commence à conquérir l’Italie, avant de faire son apparition en France en 1980. Le premier chien à pointer le bout de son museau en France est Clavel de Cronos de la Porto, puis Maurice Amar (affixe Des Sources de Roch Anikra) inscrira les premiers chiens sur le Livre des origines français (LOF).

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